Pour Angelina, pour Géraldine, et pour toustes les autres : on oublie pas, on pardonne pas 🦋

Pour rendre hommage à Géraldine et Angelina, mais aussi à toutes les femmes trans et personnes travailleuses du sexe victimes de violences, nous nous sommes réuni•es place Belfort, dans le quartier historique des pxtes. Nous republions ici et sur notre blog le texte que nous avons lu pour que la parole de et pour celleux qu’on entend trop peu se répande.

À Toulouse, le maire Jean-Luc Moudenc adore les arrêtés anti-tout et a une conception de l’espace public qui cherche à virer et décimer celleux qui gêneraient la morale des gens biens. Il y a d’un côté les bons gens bien blancs, bien cishet, bien riches, et de l’autre les mauvais gens : les zonard-es, les pxtes, les voilées, les sans pap, les sans domiciles, les pauvres, les racisé-es, les pédales, les trans, celleux qui gagnent pas leur thune bien comme il faut …

Le projet de Moudenc, et de ses adorateurs de droite et d’extrême-droite, est de renforcer la stigmatisation et la déshumanisation des personnes qu’il considère comme nuisibles. De peu à peu les exclure de la société et de l’espace urbain, particulièrement dans les quartiers à gentrifier, comme ici, place Belfort.

A ce sujet, avec des camarades on est allé-es voir de plus près la conférence organisée par Toulouse Métropole sur le wokisme. On a vu notre cher maire afficher sa haine républicaine pour les « wokistes », flirtant avec l’extrême-droite et lui pavant la route de la transphobie, en développant la haine de celui qui n’est pas cis hétéro blanc bourgeois, bien comme il faut.
Les meurtres d’Angelina et de Géraldine proviennent de ces discours-là. Leurs tueurs ne s’en sont pas pris à elles par hasard, comme voudraient nous faire croire les médias. Ils les ont ciblées parce que femmes parce que trans et parce que migrante et travailleuse du sexe pour Géraldine, dans l’espoir de ne pas être sanctionné par une société et une justice transmisogyne, raciste et putophobe, qui se montrerait complaisante avec leurs récits.

Pour en revenir sur les pxtes spécifiquement, on voudrait répondre à la stratégie nationale de lutte contre le système prostitutionnel d’Aurore Bergé la transphobe et la putophobe, publiée il y a quelques jours.

Dans ce rapport, qui réaffirme sans sourciller les positions abolitionnistes du gouvernement, il y a notamment Darmanin dont le verbatim dit qu’il tient à la lutte contre l’exploitation sexuelle. C’est marrant parce que leur plan parle même pas d’abolir le travail ou l’hétérosexualité ?

Alors Aurore, Gege, Jean-Luc, nous on veut bien proposer un plan d’actions aussi :

1) Allez vous faire foutre avec vos arrêtés et lois et particulièrement celles de 2016, qui permettent d’harceler les putes, de nous stigmatiser et de nous violenter en toute impunité, d’accuser nos ami-es, amoureuxse, collègues d’être des proxénètes, et nous privent de revenus en menaçant nos clients d’amende et de prison et en nous repoussant hors de la ville. Laissez nous avoir accès à des logements sans que nos proprios soit taxé de proxénétisme, à la santé sans devoir rendre des comptes, mettant ainsi en péril nos droits vitaux.

2) Arrêtez de chercher à “comprendre le phénomène prostitutionnel” sans remettre en question vos biais et votre système racistes, misogynes, transphobes, putophobes, adultistes, classistes et j’en passe. Vous remettez rien du tout en question, vous faites qu’empirer nos vies sous prétexte de vouloir sauver des gens.

3) Laissez nous nos quartiers, nos maisons, nos appartements, nos bars, nos lieux de fêtes, nos locaux, nos organisations. On s’y aime, on s’y soutient, on s’y entraide, on y organise des soirées, des ateliers, de l’entraide communautaire …

Face à tout ça résistons, continuons à construire nos communautés pour nous entraider et être plus fortes toustes ensemble. On en profite pour remercier les collectifs qui permettent des moments de solidarités comme Griselidis qui organise des repas entre TDS ou Meufs Trans Toulouse qui organise des moments en non mixité meufs trans et personnes transfem, et tous les autres collectifs qui permettent une entraide communautaire. Le système s’attaque à nos droits d’exister, mais nous ne nous tairons pas, nous resterons combattifves. Les prides, les avancées pour les droits LGBTQIA+ ont été possibles grâce à nos soeurs trans, TDS, handi et racisées.

Rendons leur hommage et continuons à construire nos solidarités, à nous entraider et à honorer la mémoire de nos soeurs mortes.