Ce texte a été écrit par des militant·es blanc·hes et non-blan·ches du collectif Bagarre. Nous ne sommes pas des universitaires : la forme employée ici n’est pas académique. C’est celle de militant·es de terrain qui luttent depuis des années au sein des milieux féministes, anarchistes, antifascistes, queers, etc. C’est aussi celle de victimes de viols, violences sexistes, abus, agressions sexuelles et violences conjugales, qui ont vu leur propre camp passer sous silence ces questions-là depuis trop longtemps.
Ce texte fait suite à divers événements et discours du milieu militant qui nous alertent. Notamment celui sur la justice restaurative, la critique de l’exclusion et la réhabilitation des agresseur·es et violeur·es exclu·es des milieux militants. Nous avons pu voir à Toulouse par exemple des cercles de parole en mixité choisie « personnes exclues » (c’est-à-dire une potentielle mixité agresseur·e/violeur·es).
Ce texte fait aussi écho au nombre impressionnant de viols et d’agressions sexistes vus et vécus dans les milieux militants, ainsi qu’à leur mauvaise gestion, et parfois même à l’abandon et l’ignorance des victimes.
Il permet enfin d’affirmer nos positionnements politiques et de répondre à des critiques faites à notre encontre, notamment pour ne pas avoir voulu intégrer dans notre collectif une personne autrice de multiples VSS. Ces questions de justice restaurative ne concernent pas que le milieu féministe. Nous alertons sur la dangerosité de voir se propager une critique de l’autodéfense et une injonction au pardon généralisé dans nos milieux de lutte révolutionnaires